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Alain VILLERS
“Méfie-toi de l’eau qui dort...”
Moi qui ai été un grand timide, j’ai découvert tardivement que ce que je donne à voir de moi-même est généralement très différent de ce que je
voudrais montrer.
Chanter, faire le comédien sont sans aucun doute des moyens de communiquer un peu de moi même.
Aussi loin que je remonte dans mon enfance, je crois qu’il y a toujours eu un fond sonore chez moi. C’était la vieille TSF (comme disait mon grand-père) puis
bientôt les postes à transistors. Suivant les programmes, c’était tantôt Radio Luxembourg tantôt Europe numéro un (comme on disait à l’époque). Ma
préférence allait à Europe n°1 ; entre le “SLC...Salut les Copains...”, toutes les fins d’après-midi et le “Musicorama” du dimanche midi, il y avait de la chanson
tout le temps.
Je connaissais toute l’actualité de la chanson française et j’essayais de chanter à peu près tout ce que j’entendais.
Et puis, j’ai connu mes premières émotions avec le spectacle vivant : avec mes parents, je vais voir
Gilbert Bécaud. Je le verrai ainsi trois années de suite (1966,1967 et 1968). Formidable !
Je suis sous le charme : quel talent ! Quelle énergie ! Une ” bête de scène” !
Aussi, quel ne fut pas le choc en mai1967 quand je vais assister à l’antépénultième récital de Jacques Brel (sa tournée d’adieu se termine deux jours plus tard, le
16 mai, à Roubaix). A partir de ce jour, il devient MA référence absolue en matière d’interprétation..
Plus que jamais je chante et les chansons de Brel ont souvent la primeur.
